Velázquez, dans le désir de son père, devient peintre et signe ses œuvres du nom de sa mère. Il est anobli par le roi qui lui accorde la hidalguia la dernière année de sa vie. Nous nous attacherons à la période où Velázquez peint ses plus beaux portraits, plus particulièrement le Portrait de l’infante Marguerite en bleu dont l’inachèvement de la main nous interroge. Nous suivrons le désir de Velázquez à travers ses œuvres, le portrait de son serviteur/esclave, Juan de Pareja, celui d’Innocent X, sans oublier Les Ménines, en mettant en lien les sentiments amoureux que le peintre éprouva pour une jeune femme de vingt ans, lors de son dernier voyage à Rome.
La signature
Velázquez a signé seulement trois de ses œuvres du nom entier de « Velasquez » : la Mère Jeronima de la Fuente qui porte le prénom de sa mère, ce portrait est signé Diego a Velasquez, le Portrait de Philippe IV en costume brodé d’argent, signé Diego Velasquez, et le Portrait d’Innocent X, signé Diego de Silva Velasquez. Trois fois Velasquez avec un « s » comme l’écrivait et le prononçait sa mère Jeronima, originaire d’Andalousie. Trois portraits représentatifs de trois figures que l’on pourrait définir comme la mère sainte, le maître et double royal, le saint-père. La mère, la sainte, bleu dans les reflets du blanc, brun et noir, le maître et double royal, au vêtement argenté noir et blanc devant un rideau rouge, le saint-père, père imaginaire et symbolique, rouge et blanc devant un rideau rouge, aux yeux bruns et au regard « noir ». Seul le Portrait d’Innocent X, peint pendant la période qui nous intéresse, fait apparaître également le nom du père précédant le nom de la mère. Des lettres de la main de Velázquez au nombre de six ont été retrouvées signées du nom de Diego de Silva Velasquez avec un « s » et non un « z » au contraire des documents officiels du roi désignant Velázquez comme peintre du roi avec un « z ». Nous y voyons le génie créatif de Velázquez sur un versant féminin, alors que son ascension sociale le soumettrait, par l’écriture, aux codes de la langue espagnole officielle. Dans la signature de Velasquez le « z » final, barré deux fois par une ligne verticale ascendante puis descendante exprimerait cette soumission à l’ordre symbolique.
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Auteur |
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Berlende Lamblin |
Référence |
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RA008-12 Désir et Amour Journées de Printemps 2016 |
Catégories |
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Psychanalyse Peinture |