À partir d’œuvres littéraires (Le Mirage de Thomas Mann, La Voyeuse interdite de Nina Bouraoui…), nous nous proposons de montrer comment le ravissement est le pendant du ravage.
Le ravage, selon Lessana, est une expérience nécessaire dont la femme attend de la « subsistance», autrement dit, du corps et une peau à soi, afin de laisser advenir un féminin érotique, de faire du corps un lieu d’accueil d’une jouissance ressentie dans la rencontre sexuelle. Au contraire, le ravissement est l’achoppement de cette expérience, l’engluement dans une image qui ravage, voire persécute au point que le désir sexuel et la maternité en sont compromis.
Nous déclinerons plusieurs figures de ce ratage et de ce ravissement, en prenant appui sur le rapport que la femme entretient avec les menstrues. Règles dont l’entrée et la sortie peuvent être vécues avec terreur, voire dépersonnalisation à l’adolescence. En effet, l’advenue des règles peut révéler la proximité affolante avec le corps maternel, obscène, blessé, ouvert, la haine envers celle coupable d’avoir fait naître fille. L’horreur pour ce liquide qui s’échappe du corps et révèle l’activité secrète d’un sexe jusqu’alors fermé n’est pas sans incidence sur la relation entretenue avec son féminin.
Quant à la ménopause, elle fait craindre la dépossession de sa féminité (accrue lors de la puberté de sa propre fille), elle engage vers le renoncement du pouvoir procréateur, qui pouvait servir de balise au féminin à la dérive, cherchant sans relâche un signe tangible auquel se rattacher.
Notre communication portera donc sur le ravissement, ou l’impossible entrée dans le ravage et déclinera les images obsédantes qui hantent ces héroïnes.
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Auteur |
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Anne-Valérie Mazoyer |
Référence |
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RA003-10 Ravissement Journées d’Automne 2012 |
Catégories |
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Psychanalyse Littérature |