Un autre regard

Si regarder signifie s’appliquer à voir, les vingt-cinq contributions de ce volume offrent un panorama sur une large diversité de regards, en particulier artistiques. L’idée de panorama
elle-même introduit à l’histoire de l’art. Le saviez-vous, lecteur ? Le mot sonne grec, et pourtant on lui doit une origine écossaise ! Robert Barker (1739-1806), portraitiste d’Édimbourg, l’a façonné par la réunion de « pan », πάν, tout, et de « orama », ὃραμα, ce que l’on voit en spectacle, d’où le mot de « panorama ». Pourquoi ? Il imagina une attraction consistant à installer une toile tendue de forme circulaire, de telle sorte que le spectateur placé au centre du dispositif puisse découvrir la totalité de l’horizon environnant. Assez satisfait de son invention, il en déposa le brevet de propriété en 1796. Quelques années ensuite, il réalisa le premier panorama au monde, celui de la ville de Londres.
Nous présentons un panorama sur les regards, digne de Barker.
À l’horizon des arts plastiques apparaissent à première vue : Francis Bacon, Salvador Dalí, Alberto Giacometti, Edward Hopper, Frida Kahlo, René Magritte, Pablo Picasso, Léon Spilliaert, Diego Vélasquez… Là ne s’arrête pas le festival, de festivus, fête : art médiéval, omniprésence de la mythologie, Rilke et la poésie, Platon et la philosophie… Musique et danse, photo et cinéma, marionnettes, font aussi partie des festivités. Rien ne semble manquer à ce panorama : pas plus le regard partagé dans les ateliers d’art-thérapie, l’émotion en résultant, que celui de la science neurophysiologique et même du pouvoir politique utilisant l’art comme propagande. Et puis, tout simplement, l’acte de voir, essence de l’art de vivre ! Aucun manque : est-ce bien sûr ?
Tout au long de l’année 2013, nous célébrions l’anniversaire du tricentenaire de la naissance de Denis Diderot (1713-1784), mort à la veille de la Révolution. Pourtant, lors de nos Journées d’automne, nous avons omis de l’évoquer. Je voudrais réparer une telle omission en proposant « Un autre regard » : le sien !

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