Enjamber les vallées, relier les océans, les continents et les îles, monter sur les sommets les plus hauts, passer sous la mer, sous les montagnes…, autant rêver qu’il n’y a rien d’impossible et que la démesure de ces ambitions n’est pas un obstacle à leur réalisation.
Les ouvrages du pont du Gard, du viaduc de Millau, du canal de Panama, des tunnels sous la Manche et le mont Blanc, nous le prouvent, comme tous les ponts suspendus au-dessus des mers et des précipices. Les prouesses de ces ouvrages d’art nous rassurent sur le génie humain et son désir de performances et de défis aux lois de la nature. La pulsion de maîtrise irrigue la démesure de ces ambitions, et ce que d’aucuns jugeaient infaisable est rendu possible par la mesure, la sagesse et la science des ingénieurs, architectes, géologues, chercheurs, et par les politiques de l’environnement. Les haubans de Millau ne dénaturent pas la vallée du Tarn. Ils symbolisent au contraire la poétique de la belle intuition, gloire à eux, même si l’on sait bien que l’homme est aussi capable du pire pour la planète.
Comme le tableau d’un grand maître, ces ouvrages de l’impossible nous confortent dans la satisfaction du besoin d’aller toujours plus loin, de se dépasser et de réussir là où la mesure du raisonnable refusait d’y croire. L’esthétique et l’utilisation pratique de ces ouvrages d’art sont à l’image des défis que l’homme se donne et atteint. Leur démesure réussie donne du baume au cœur à l’homme, capable de se réjouir d’appartenir à une humanité qui sans cesse l’étonnera.
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Auteur |
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Luc Massardier |
Référence |
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RA019-06 Mesure Démesure Journées d’Automne 2022 |
Catégories |
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Architecture Art Littérature Musée/exposition Musique |