L’attente

L’attente comme l’attentat ne laissent pas indifférent : dans l’un et l’autre, on se retrouve confronté à l’inattendu. Cet inattendu, c’est la devinette fort spirituelle de saint Augustin, cette chose finie et lieu d’infini qui nous éveille à notre existence, cette chose grandiose qui est la demeure de notre être ; et on n’accède à son être que quand on demeure.

Dans l’attente, l’inattendu en question, c’est le temps : l’instant présent à la fois éphémère et pesant qui arrête notre fuite, cette agitation sans mouvement. Lors d’un attentat, notre vie s’arrête aussi, mais à notre insu, et on se retrouve dans une étrange salle d’attente, celle de notre vie. C’est dans l’attente que l’humain rencontre, le cœur battant, l’inattendu ; à savoir l’autre.

Peut-on rencontrer cet inattendu, le réaliser, bref, ne pas faire semblant avec la vie ? Tel est le sens et l’essence de ce travail.

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