L’enchantement du regard Transparent, Translucide, Opaque

« La fonction du tableau […] a un rapport avec le regard […] Quelque chose est donné non point tant au regard qu’à l’œil, quelque chose qui comporte abandon, dépôt du regard1. […] En quoi ce donner-à-voir apaise-t-il quelque chose ? — sinon en ceci qu’il y a un appétit de l’œil chez
celui qui regarde. Cet appétit qu’il s’agit de nourrir fait la
valeur de charme de la peinture. »

Illusion, apparence, transparence, autant de termes et de qua- lités liés — il faut le souligner d’emblée — à ce tout premier état de la connaissance qu’est la visibilité du monde. Triade très proche de notre thèse qui a eu pour objet de conceptualiser ces pures instances visibles de la matière que sont Transparent, Trans- lucide et Opaque, concepts qui fondent notre théorie du Pictural dans ses rapports fondateurs avec l’œil et le regard. Comme l’écrit
Merleau-Ponty :
« Dans quelque civilisation qu’elle naisse, de quelques croyances, et quelques motifs, de quelques pensées, de quelques cérémonies qu’elle s’entoure, et lors même qu’elle paraît vouée à autre chose, depuis Lascaux jusqu’aujourd’hui, pure ou impure, figurative ou non, la peinture
ne célèbre jamais d’autre énigme que celle de la visibilité3[…] »
Il est difficile de rendre compte d’un travail important, objet d’une thèse, dans un bref exposé. C’est pourquoi, je limiterai mon commentaire à l’exemple d’une peinture en insistant particulièrement sur ce que j’ai conceptualisé comme Translucide, l’une des instances fondatrices de mon analyse.
J’expliquerai tout d’abord les concepts de ma recherche en relation avec les termes tels que je les définis.

Auteur
Gérard Bouté
Référence
RA002-07
Illusion, apparence, transparence
Journées d’Automne 2011
Catégories
Art
Esthétique
Peinture