Dans le triptyque proposé « Illusion, apparence, transparence », nous avons choisi transparence, car pour l’art-thérapeute cela permet de se transposer d’un médium avec ses pratiques artisanales ou artistiques (le verre), à la situation thérapeutique. Il est une excellente métaphore de cette transparence de l’art-thérapeute. Il nous montrera que la lucidité naît de la complexité.
Nous sommes tout d’abord engagés sur cette piste du fait de l’existence des nombreux aphorismes dans la pratique psychothérapeutique qui renvoient à la notion de transparence. Tout part de la neutralité bienveillante et de l’attention flottante de Sigmund Freud, de son organisation technique de l’espace autour du divan. S’ensuit une série d’oxymores pour la décrire. L’écoute flottante dans la situation analysante de Jean Luc Donnet la docte ignorance de Jacques Lacan, la capacité végétative de Wilfred Bion, la vigilance effacée de Donald Winnicott, l’écouteur engagé de Christain David, la co-pensée de Daniel Widlöcher, la chimère de Michel De M’Uzan, pour ne citer que ceux-là. On pourrait y rajouter un lieu pour avoir l’esprit ailleurs de Max Milner. Ou, dans une autre pratique (celle de l’hypnose,) l’impersonnalité, la soustraction, la sérénité de l’empathie neutre, le savoir de l’inaction, la réceptivité. Pratique donc comme aveugle et transparente. En rapport avec l’impersonnalité revendiquée par certains peintres et écrivains, car pour ceux-ci l’œuvre est impersonnelle puisqu’elle est inspirée, venue d’ailleurs. Marcel Duchamp, évoque l’irresponsabilité de l’artiste, la beauté d’indifférence, le tableau comme renoncement à toute projection, car il se sent traversé. Pour lui, le côté sympathique de la vie, c’est de ne pas savoir ce qui se passe. Positions certes provocatrices comme le personnage, mais imprégnées d’authenticité quant à l’acte de création. Tous ces aphorismes renvoient à un fonctionnement avec un échange bilatéral, insaisissable, et situé dans un espace-temps spécifique et indéfinissable, mais voué à cette circulation, qu’il s’agisse du cabinet du psychothérapeute, du cadre de la psychothérapie institutionnelle, ou de l’atelier d’art- thérapie.
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Auteur |
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François Granier |
Référence |
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RA002-08 Illusion, apparence, transparence Journées d’Automne 2011 |
Catégories |
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Art Art-thérapie Peinture |