J’aimerais vous interpeller sur deux ou trois petites choses … ces petites choses qui donnent parfois du sens à notre action.
Il y a deux ans … lors du festival Itinéraires singuliers un patient accompagne deux directeurs adjoints du CH La Chartreuse de Dijon à un vernissage… Soudain il s’arrête, montre un panneau lumineux de la manifestation puis se tourne vers ses interlocuteurs et leur dit« vous voyez ça ? C’est nous!»
Si on l’interroge ce « nous» livré, ici, très simplement, on s’aperçoit vite que c’est lui qui nous fait exister.
Dans une société où on développe de plus en plus le « je » fondé sur notre capacité à renforcer les fondements de nos compétences personnelles, techniques, professionnelles, artistiques, ainsi que l’individu entrepreneur de sa propre personne, le « nous» s’inscrit dans la communauté fondamentale de la vie humaine.
Donc ma première remarque, c’est qu’il faut être de l’humanité pour être à Itinéraires singuliers. Cette commune humanité se base sur ce « nous » nécessaire qui interroge, encadre, enserre, conditionne, ouvre mais aussi limite nos projets … parfois … et c’est tant mieux.
Alors en quoi ce « nous» nous permet d’exister … Nous pouvons dire qu’il fournit au moins trois éléments nécessaires:
1- D’abord le« nous» nous ouvre à une proximité« je ne suis pas seul. .. » On le voit, aujourd’hui, dans les mouvements de contestation actuels. Je suis dans un espace de proximité et c’est un élément simple de sécurisation (et ici entendons bien ce mot dans le sens d’une sécurité affective). C’est je crois dans cet élément de sécurisation que l’on forge aujourd’hui un véritable incubateur d’identité à Itinéraires singuliers.
Donc nous le voyons la proximité est une réalité vitale et pas un plaisir accordé de temps en temps … ici ou là … autour d’un projet social, culturel ou autre.
La proximité n’est donc pas un luxe mais une nécessité vitale.
2 – Ensuite le « nous » nous assure un élément de solidité mais surtout de solidarité (so-li-da-ri-té). Le mot solidaire est un mot qu’on emploie beaucoup aujourd’hui. Ce qui est intéressant c’est que l’étymologie du mot solidarité révèle une racine indo-européenne qui n’exprime rien moins que l’intégrité (in-té-gri-té). Donc être solidaire ce n’est pas se dépouiller ou s’appauvrir parce qu’on a du cœur … c’est être entier. La solidarité est donc l’art d’être soi-même en réalisant sa propre unité et sa propre intégrité par le don, le partage, l’échange … mais c’est aussi l’empathie (à ne pas confondre avec la sympathie).
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Auteur |
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Alain Vasseur |
Référence |
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RA005-03 Art, Santé mentale et Citoyenneté Journées de Printemps 2014 |
Catégories |
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Art-thérapie Éthique |