Un long combat pour la citoyenneté

Il a fallu attendre la loi du 11 février 2005 pour que la question de « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » soit inscrite dans la loi française. Cette loi a revu la définition du handicap : il ne s’agit plus d’un état lié à la présence d’une déficience qu’elle soit physique, sensorielle, mentale, cognitive ou psychique, mais d’une situation en rapport avec les limitations rencontrées sur le plan de l’activité ou de la participation à la vie en société du fait de l’environnement. Cette loi est ainsi censée garantir aux personnes confrontées à une situation de handicap du fait de troubles psychiques l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de leur citoyenneté.

Brève histoire de la citoyenneté
C’est aussi un aveu qu’il n’en n’a pas toujours été ainsi et il n’est guère nécessaire de rappeler ici les réactions d’évitement, d’exclusion, de stigmatisation envers les personnes que l’on a désignées successivement comme fous, aliénés, malades mentaux, personnes en souffrance psychique ou en situation de handicap psychique. C’est une constante de l’histoire de la folie et nous savons tous que la stigmatisation des personnes soignées en psychiatrie persiste avec une culture ancestrale de mise à l’écart.
La notion de citoyenneté ne date pourtant pas d’aujourd’hui, même si elle a pris des aspects très variés selon les époques. Si le mot est d’origine latine (civis), le concept remonte à la Grèce antique : le citoyen est celui qui a le droit de participer à la gestion des affaires de la Cité. Un principe essentiel pose que tous les citoyens sont des hommes libres, égaux devant la loi, mais à Athènes 10% seulement des habitants possèdent cette qualité, dont sont dénués les femmes, les esclaves et les « métèques ».


Auteur
Bernard Durand
Référence
RA005-19
Art, Santé mentale et Citoyenneté
Journées de Printemps 2014
Catégories
Histoire
Psychiatrie
Droit
Éthique