LES PHASES DE DÉLIQUESCENCE DU DÉSIR DANS UN AMOUR DE SWANN
Le moins qu’on puisse dire c’est que la porte d’entrée, dans ce salon mondain rétréci « à une personne presque du demi-monde, Mme de Crécy, que Mme Verdurin appelait par son petit nom, Odette, et déclarait être ‘un amour’, et à la tante du pianiste, laquelle devait avoir tiré le cordon», ne se montre guère flatteuse. Ni la distinction fort relative de l’ouvreuse, ni l’auréole infantilisante dont la voilà affublée à titre prémonitoire ne destinent notre élégante à un premier ou même un beau rôle. Son admission dans le récit, devancée par une réputation ancienne dans ce petit cercle où elle n’émarge pas qu’à son avantage, stigmatise, dès les prémices de cet Amour de Swann dont elle franchit le seuil avant d’en devenir sous peu maillon central, une ambiguïté initiale, une aura équivoque, maintenues au fil d’une romance naissante où elle entraînera un partenaire disposé à y succomber avant de le marquer d’une empreinte indélébile jusqu’à la suspension fatale. Cette étiquette de «demi-mondaine», réitérée quelques lignes plus tard telle une épée de Damoclès au moment d’alpaguer le futur galant, vient fracturer ce microcosme de mondanités bientôt scindé en deux camps opposés et versatiles autour de leur dyade propice à commérages.
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Auteur |
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Jean-Marie BARTHÉLÉMY |
Référence |
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RA008-02 Désir et Amour Journées de Printemps 2016 |
Catégories |
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Littérature |