Le désir ne demande rien au besoin

Aimer, est-ce un art ? Est-ce une thérapie ? Depuis Ovide, l’ars amandi est de longue tradition. Thérapeia est le culte des dieux, le soin, la sollicitude, le service rendu. Le thérapeute est au service des dieux qu’il honore, au service des autres dont il prend soin. Dans le soin, l’amour est un oiseau rebelle qui s’impose et bat de son aile dans le transfert : l’amour de transfert. Un véritable amour. Dans le Vocabulaire de psychanalyse, l’amour est à génital. Freud parlait du courant sensuel s’unissant à la tendresse. Il faisait un constat : certains hommes vivent une disjonction. Ils ne peuvent désirer la femme qu’ils aiment parce qu’elle est trop idéalisée, ni aimer la femme qu’ils désirent parce qu’elle est prise dans la figure de la prostituée. Le désir, dit Freud, dès 1895, trouve son accomplissement dans une reproduction hallucinatoire de perceptions devenues les signes de cette satisfaction. La satisfaction hallucinatoire du désir nourrit le désir inconscient. Elle ne nourrit pas son homme. La satisfaction des besoins concourt nécessairement à notre vie corporelle. Nous aimons en corps.

Auteur
Joël Clerget
Référence
RA008-17
Désir et Amour
Journées de Printemps 2016
Catégories
Psychanalyse
Poésie