La virginité ravie d’Artémisia au regard de son oeuvre picturale

Décidément, le musée Maillol est une source inépuisable d’inspiration pour moi… Séraphine de Senlis en 2010 et Artémisia en 2012 ! C’est un véritable choc que j’ai éprouvé devant la crudité et la violence de certains tableaux, en particulier cette oeuvre répétée six fois dans l’exposition : Judith avec sa servante Abra décapitant Holopheme.
J’avais découvert Artémisia grâce à la présentation de Marthe Coppel au séminaire Babylone il y a quelques années. Beaucoup d’encre a coulé sur le sujet et je vais tenter d’apporter ma contribution personnelle. Je me suis plongée dans les Actes de son procès pour viol, plus conforme à la réalité que le roman d’Alexandra Lapierre pourtant très bien documenté avec des archives ou que le film délirant d’Agnès Merlet.
J’étudierai cette œuvre (peinte aussi par son père Orazio Gentileschi, peintre caravagesque, et par le Caravage, peintre assassin…) avant le viol, la virginité ravie, à la lumière des éléments biographiques que nous possédons.
Ensuite la transformation de l’œuvre après le ravissement de la virginité, puis son mariage avec un florentin et enfin après avoir renoué avec son père et à la suite de son décès.
La répétition d’œuvre signe le plus souvent l’existence d’un trauma dans la vie de son créateur, ici un viol. On retrouve cette répétition dans l’œuvre de Séraphine, dans les Berceuses de Van Gogh et les cathédrales à trois flèches de Marcel Storr.

Auteur
Michelle Bompart
Référence
RA003-18
Ravissement
Journées d’Automne 2012
Catégories
Psychopathologie de l’expression
Psychanalyse
Peinture