Le ravissement en dieu : de Saint Paul à Schreber, en passant par Luther et K.Dick

Quels liens entre le ravissement de Saul devenant Paul et celui du président Schreber qui se vit femme de Dieu ? Le chemin est sinueux mais direct comme est directe dans la tête de chacun la voie qui pourrait le conduire de l’autre côté de lui-même.
Le lien c’est Philip Kindred Dick qui le trame à travers ses quatre derniers romans, regroupés sous le titre générique de la Trilogie divine. C’est lui, grand connaisseur des états borderline, qui montre ce qui relie Paul au président Schreber: le désir de comprendre la venue de celui qui sauve, les obstacles qui s’y opposent, et de le vivre « réellement». Et ce chemin passe par Luther qui, quoiqu’il ait eu en horreur les visions, cherchait aussi un accès direct à Dieu.
Le ravissement se tient comme un tapis volant prêt à décoller à la porte de chaque conscience. Il est à la fois le signal (signal no signal lit-on sur les écrans du monde lorsque l’émission d’images est soudain suspendue), le vecteur et le but. En tant que tel, il est de courte durée, mais dans la mémoire des hommes, vécu ou fantasmé, désiré ou honni, il est LE signal. Ce qu’il dit ? Que jamais nous n’avons perdu le lien avec l’envers du monde, qui sans que nous le sachions, vit toujours en nous. À moins que ce soit nous en lui ? Mais qui des mots ou des images en est le vecteur principal ?

Auteur
Jean-Louis Poitevin
Référence
RA003-12
Ravissement
Journées d’Automne 2012
Catégories
Philosophie
Psychopathologie
Arts pluriels