C’est pour avoir osé défier la déesse Athéna dans son art du tissage que la jeune tisserande Arachnéfut punie et se retrouva transformée en araignée. Sa toile, d’une finesse incomparable, tissée méticuleusement fil à fil, lui valut ainsi de devenir la patronne de la création artistique, tous arts confondus.
En effet l’image de l’araignée tissant sa toile est d’une étonnante plasticité. Outre l’art bien connu de la dentelle, nous la retrouvons dans l’art de la narration, lié à l’art textile par ses nombreuses analogies lexicales du fil, de la trame, des entrelacs, des reprises… d’un discours, mais aussi en peinture, en sculpture, en architecture, dans la danse, sans parler de l’apport numérique moderne qu’est le web (= tissu).
La toile, le tissu, articulation d’une chaîne et d’une trame, souple comme une peau, contiennent en eux les deux dimensions du vertical et de l’horizontal, métonymies de la grille et du filtre et aussi métaphores de l’emprise, du masculin I féminin, fondatrices de la filiation.
Chez plusieurs artistes (Chagall, Mondrian, les peintres dits de « grille », Frank Gehry…), Arachné s’est finement immiscée dans leurs œuvres. Mais nous n’oublions pas que l’araignée peut aussi être objet de répulsion, et nous évoquerons ainsi Louise Bourgeois et ses araignées géantes créées cette fois dans une dimension psychopathologique de défense contre sa propre phobie infantile.
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Auteur |
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Ghislaine Reillanne |
Référence |
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RA007-09 Mythes Journées d’Hiver 2016 |
Catégories |
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Littérature Psychanalyse Arts plastiques |