Mythologie et art-thérapie : une expérience plastique auprès d’un public d’adultes en situation de précarité sociale

Au regard des récits mythologiques empreints d’autant d’idéals de beauté, de justice, de dépassement et d’aventure, il semble bien que les Grecs ont inventé leurs dieux à leur mesure, celle d’êtres parlants et désirants. En humanisant les dieux, ils s’en libèrent au profit d’un apaisement de leurs peurs ancestrales et, de plus, d’une familiarité leur permettant de se reconnaître à travers eux.
Dès lors, il semble légitime de s’appuyer sur la mythologie pour porter un regard sur le monde, questionner la complexité de la nature humaine, mieux se positionner en tant que sujet et aider à penser le présent. Aussi, extrapoler cette matière première — ce savoir singulier par le travail de l’imaginaire et de la matière plastique à travers une démarche de création personnelle — prend tout son sens. La mythologie peut alors devenir un support de travail dans une pratique art-thérapeutique. Entrevoir le mythe comme lieu possible d’identification donnera l’occasion, par exemple, de se nourrir des qualités et des exploits des héros, comme des dieux, en se les appropriant, question de rassasier, un tant soit peu, un ego souvent fragilisé par l’exclusion sociale. S’inscrire dans le récit mythologique signifie aussi s’inscrire dans une linéarité temporelle, une histoire. Il invite à un questionnement sur les liens humains et l’organisation sociale. Il invite aussi à composer avec la tragédie humaine sous toutes ses formes, à donner sens aux événements que l’on vit.
Pratiquement, nous nous proposons de retracer la genèse et les modalités du projet élaboré au sein du Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) de la fondation Maison des champs (Paris 19e) dans le cadre des ateliers d’expression plastique hebdomadaires.
Seront présentés : un aperçu visuel des productions d’atelier et autres documents de référence, des extraits de commentaires, réflexions et notes issues des cahiers de recherche, une réflexion globale sur l’intérêt de la thématique en lien avec la médiation et la spécificité du public, des éléments cliniques plus spécifiques observés au cours des séances et leur articulation dans le champ de l’art-thérapie.

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