« Orphée les yeux dans les yeux, regards croisés de Clermont-de-l’Oise à Livry-Gargan » Écriture et image

Je souhaiterais présenter un travail mené en ateliers d’écriture et de photographie, qui utilise la médiation du mythe d’Orphée.
L’expérience a été réalisée en partenariat avec le collège Édouard Herriot de Livry-Gargan (une classe de 4e de français/photographie/vidéo) et l’Art et Thérapie – CHI de Clermont (les stagiaires de mon atelier d’écriture). Au collège, mes partenaires furent Nadia El Ghozi, professeur de français, de photographie, de vidéo et Élodie Gosme, professeur de musique.
Il s’agissait, pour les deux parties, de produire des textes poétiques, des photographies et de réaliser un film sur une thématique commune.
Pour confronter les problématiques de collégiens d’une banlieue sensible et d’adultes en difficulté psychique s’est imposé le choix du mythe d’Orphée. Une histoire d’amour et de mort, de deuil impossible et de perte. Un voyage aux Enfers.
Tout est déjà là. Les contes avec des héros en chemin pour un grand voyage, celui vers la mort et la nécessaire initiation qu’il suppose. Dante et le face-à-face avec la peur et l’inconnu. Roméo et Juliette, tout le monde connaît.
Orphée donc, à cause de ses résonances familières. Orphée comme écran de projection où s’élaborent des identifications, où résonnent les situations personnelles dans la lointaine légende. Le très loin devient tout d’un coup très proche, identification oblige.
Magie d’un imaginaire libéré, d’une parole qu’on s’approprie grâce au détour par le mythe. Adolescent contraint par tant de limites et d’obstacles, adulte enfermé dans la souffrance, je suis Orphée, je deviens Orphée et par mon chant, un talent qui n’appartient qu’à moi, j’obtiens la permission de braver l’interdit, d’apprivoiser peurs, angoisses et autres démons, de passer de l’autre côté et d’inventer une issue.

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