Les humanités classiques nous mettent en présence de mythes. Ces récits fondateurs dénotent un niveau élevé de civilisation, aussi bien pour I’Inde que la Chine, l’Égypte ou la Perse. Cela vaut pour la Grèce. Quelle serait notre vision du monde grec sans les mythes exposés par Homère et Hésiode ?
Dans ce monde, quelques siècles ensuite, advient la pensée scientifique et philosophique. Elle oppose le Ao^oç (logos ou raison) au nüOoç (mythe ou récit). Ainsi la réalité de la raison fait face à la fiction du mythe, la recherche de la vérité s’oppose au récit fabuleux. Le logos porte le vrai et renvoie le mythe au faux. Hérodote fait de son roTopia (enquête ou histoire) une création du logos. Le père de l’Histoire le prétend dans la mesure où son investigation a pour fonction de déterminer des causes aux faits.
Pourtant la séparation radicale entre raison et mythe apparaîtra très tardivement. De plus, la rupture n’exclut pas la continuité. Dans la tradition occidentale, Platon en serait l’éminente figure paradigmatique. Certes, il oppose distinctement le logos et le mythe, la raison véridique et le récit façonné, donc fictif. Cependant le mythe demeure comme un complément de la raison. Cette forme de parole revêtue de sens s’impose pour emporter la conviction. Le mythe résiste à l’assaut de l’argumentation strictement rationnelle. Son pouvoir démonstratif tend même parfois à égaler le discours vrai.
Platon écrit explicitement donner foi à ces récits. Il convient de l’admettre pour un adepte de la raison, disciple de Socrate : la fiction poétique que nous appelons mythe atteint son plein effet de réel. Platon y recourt largement en parlant du devenir du monde, de la destinée des âmes, de l’accès aux Idées ou de la condition humaine.
Je centrerai mon propos sur cette condition humaine et tout particulièrement sur l’amour. Trois ou quatre mythes bien choisis permettront de mettre en lumière l’érotique platonicienne. Question bibliographie, les œuvres complètes du divin Platon nous tendent les bras. Je pourrais compléter, le cas échéant, par des commentaires savants. Je pense à deux de mes maîtres et amis : Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet.
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Auteur |
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Jean-Philippe Catonné |
Référence |
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RA007-05 Mythes Journées d’Hiver 2016 |
Catégories |
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Philosophie |