La construction. Penser un lieu d’hospitalité

La Construction est le journal d’un architecte auquel on vient de confier la réalisation d’un asile psychiatrique. Ce livre est publié sous forme d’un plan de 4m20 sur 1 plié dans une boîte. C’est le lecteur, en pliant et dépliant le plan, qui construit le livre. C’est à son propre rythme aussi qu’il découvre que l’architecte est enfermé dans cet asile qu’il se propose de bâtir.
La Construction est donc un objet créé à plein temps au sein même de l’hôpital ; dans sa cellule, sur les murs, avec cailloux, papier, stylos, avec l’observation des autres, l’architecte construit l’hôpital idéal : un lieu absolument imaginaire, absolument extraordinaire, absolument réel, un lieu qui (le) sauve. Son travail est régulièrement détruit, soit par lui, soit par l’hôpital, et constamment reconstruit par le lecteur et ses gestes.
Ma première référence pour écrire ce livre fût la représentation par un aliéné de l’hôpital où il vivait (dessin exposé à la Maison Rouge lors de « L’asile des photographies »). Je retracerai l’élaboration de ce livre/plan chorégraphique, ses mouvements internes de destruction et de reconstruction qui interrogent la conservation de ces créations intimes. La part importante de l’iconographie présente dans le livre permettra aussi de tracer une brève histoire de l’architecture asilaire et de ses tentatives pour permettre la création en ses murs.

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