25, 26, 27 Novembre 2022
FIAP, 30 rue Cabanis, 75014 PARIS

Argument

Nulle symétrie, aucun antagonisme sous-jacents au jumelage de ces deux notions : seulement la suggestion d’une problématique qui les associerait. Dans notre langue, la double résonance du mot mesure, écartelé entre d’une part rigueur mathématique, architecturale, plus largement scientifique aux implications multiples et de l’autre les plus risquées des appréciations philosophiques, psychologiques, juridiques, artistiques et même morales, s’avère confrontée à inclinaisons ou déclinaisons démesurées fort disparates. La justesse n’est pas assimilable à la justice, la modération n’a guère à voir avec la prudence dans l’interprétation des chiffres, la tempérance ne peut être qu’une vertu privée ou laïque du savant. Les multiples variantes d’exagération, d’excès, outrance, extravagance, la débauche, l’énormité, la frénésie, les extrémismes de tout poil, la petite folie comme la grande ne peuvent se superposer. Elles relèvent de tendances, capacités, ou même talents à user d’une palette composite qu’aucune tiédeur ne parviendra jamais à dompter ni pondérer.

Là où convergent formes et forces dynamiques, dans la fréquentation des arts  comme dans nos activités cliniques qui nous en instaurent responsables, nous disposons d’un observatoire privilégié pour comprendre ces phénomènes. À l’intersection d’une psychopathologie rehaussée parfois d’idées délirantes de grandeur autant que d’hallucinations lilliputiennes, depuis l’imaginaire infernal d’un Bosch vers les pires noirceurs déclinées du Divin Marquis de Sade, jusqu’aux énormités du pouce ou du sein de César et accumulations poignantes d’un Boltanski, toutes ces bouffissures, au fil de l’expression et de ses accompagnements, serpentent entre expansion et rétraction. Pourrions-nous contribuer à notre manière de praticiens à quelque éclairage original sur ces figures de systole et diastole spatiales, symptômes et témoins de variations spasmodiques d’un univers corporel et psychique en mal d’expansion ?

Privation des pratiques culturelles apaisantes et contention en hospitalisation psychiatrique

Retraitée, j’ai reçu un appel à l’aide de l’un de mes anciens patients, qui avait été en psychothérapie analytique à mon cabinet durant quatre ans. La pratique de l’écriture était alors un élément structurant de sa pensée et de ses échanges, y compris dans la …

L’atelier d’art-thérapie, un recueillement vers le simple, un déploiement vers l’immense

Nous vivons dans le désaveu et la déception des grandes révolutions, des grands projets de société. Mais l’urgence à laquelle ils voulaient répondre n’a pas disparu. L’enjeu ne se résume pas à quelques questions, comme par exemple le sens de la vie. L’enjeu est dans …

Le corps créateur à l’écoute des formes résonnantes

Séraphine Louis entend des voix divines qui lui promettent de grands projets artistiques. Elle est élue peintre et fleuriste de la Vierge. Augustin Lesage vit le même sacre, au fond de la mine. Il entend alors une lumineuse prédiction qui lui annonce sa vocation de …

Quand la démesure donne la mesure

Durée de l’hospitalisation, profusion de dessins, peintures, écrits, tout est démesuré chez ce patient ! Véritable homme-orchestre, il joue sur tous les registres d’une créativité débordante. Le professeur Volmat a confié à la SFPE-AT le soin de protéger et de conserver pas moins de 382 …

Mesure et démesure dans la sensibilité féminine : les petits mondes d’argile d’Ania

Le travail avec l’argile et la tridimensionnalité ouvrent des possibilités illimitées de réflexion sur la relation entre réalité, illusion et symbole. En ce sens, je considère important ce que Mimma della Cagnoletta a écrit dans Art-thérapie. La perspective psychodynamique : reprenant Milner et Winnicot, elle …

L’enfant dans le chaos de la démesure

Il y a d’abord eu la période d’avant. Une décennie au moins où la pratique de la mesure, de l’évaluation chiffrée, de la norme et de la normalité ont rechaviré nos pratiques. L’ancien monde qui se confronte au nouveau. L’éternel retour. Puis, la pandémie, plus …

L’adolescent à la croisée de l’approche phénoméno-structurale en art-thérapie

Depuis son émergence, l’approche phénoméno-structurale tente de mettre en exergue des observations, d’apporter un sens là où d’autres méthodes cherchent à produire des résultats, des explications, des mesures. En effet, la méthode phénoméno-struturale consiste à placer le praticien dans une attitude bienveillante d’accueil et de …

Rythmes dansés et pulsions indomptables

L’injonction surmoïque et paradoxale « Reste mince et mange », qui fait suite à « Sois belle et tais-toi », autorise au nom d’un but idéalisé (rester mince) à ne pas renoncer à satisfaire ses pulsions boulimiques et à manger puis à se faire vomir …

Mettre la bouche en voix

La démesure, c’est la bouche dévorante qui engloutit, le corps avec elle. La mesure, c’est la voix. D’un côté, la bouche ou l’illimité ; de l’autre, la voix ou la limite, y compris quand ça crie. L’illimité, c’est quand c’est tu – du verbe « …

De la perte d’une petite chose qui change tout

Lorsque la jeune patiente de Blankenburg, Anne, distingue dans l’ensemble de ses troubles un trait fondamental qu’elle désigne comme « la perte de l’évidence naturelle »,elle isole un élément essentiel de la schizophrénie à partir de la forme hébéphrénique. Cette forme pauci-symptomatique n’empêche pas le …