Inattendu et conséquences

La vie et ses tendances antagonistes, l’apparition de l’inattendu du côté de chez Proust

Durant le temps imparti, je vous propose de cheminer vers l’inattendu comme objet de l’attente, cette disposition inhérente à la vie et propre à lui donner une orientation et un sens.
La création artistique, sous les aspects singuliers de l’art brut, pourra donner un peu de relief à ce propos avant l’inévitable conclusion.
Mais, tout d’abord, je veux saluer une discrète amie que nous avons en commun : l’habitude. Elle chemine à nos côtés, sans que nous en ayons vraiment conscience, et plus encore elle imprègne et détermine notre marche dans l’existence.
Soyons certains que sans elle notre présence et notre accoutumance au monde seraient bien plus problématiques.
Forgée par nos vécus et nos apprentissages, elle installe en nous le sentiment de la permanence de ce monde et nous libère du devoir de la réinventer à chaque instant. Cet ancrage ainsi rendu possible devient comme naturel, allant de soi, libère notre attention et nous rend disponibles pour d’autres exigences.
Comme une seconde nature, dit-on, l’habitude ritualise nos existences, en favorise le partage et permet que l’on nomme aujourd’hui le commun, de façon assez basique cependant. Cette limite est peut-être cause de ce que l’habitude n’a pas si bonne réputation, certains préconisant même d’en finir avec elle, du fait qu’il n’y aurait rien à en attendre. Manque de reconnaissance, ignorance, ingratitude ? La pénible conscience de tourner en rond semble bien révéler son insuffisance à ouvrir à la vie un lendemain désirable et donc digne d’être attendu.

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