Claustration et production picturale chez un schizophrène paranoïde

Ce ne fut qu’au bout de deux ans de claustration volontaire que le comportement de José devint insupportable aux habitants de l’immeuble vétuste qui abritait sa famille, et que sa mère accepta de faire appel à un médecin, préférant comme un moindre mal cette intervention à celle de la police dont l’avait menacée l’exaspération des co-locataires.
Car, une fois de plus, se vérifie cette surprenante constatation qu’une conduite aussi grossièrement perturbée que la claustration à travers une disponibilité familiale inconditionnelle et permanente qui ne constitue pas forcement une vertu, bénéficie, plus que de l’indifférence et de la tolérance, d’une complicité et d’une complaisance suspectes de la part des parents, dans le cas particulier de la mère, vestale silencieusement admirative envers un fils sur lequel elle veillait jalousement.

Auteur
Roux Guy
Référence
RR19741-02
Expression et Signe, n°1, 1974
Catégories
Psychopathologie de l’expression
Peinture
Étude de cas