La graphologie structurale et la symbolique du dessin

L’écriture est l’un des champs privilégiés de l’expression des symboles personnels et universels. Tout état d’âme, tout état intérieur initial a tendance à se manifester par le mouvement et par la forme qui lui correspondent. Toutes pulsions, et leurs conflits, sont visibles dans l’écriture, dans leur originalité et, originellement, dans une actualisation, et au-delà dans une préfiguration du devenir. La « Leitbild’’, l’image anticipatrice est une idée force : car toute pensée est ébauche d’acte, c’est-à-dire de comportement, c’est-à-dire de technique. Le mouvement et la forme de l’écriture sont l’expression d’un état potentiel initial; le mouvement en est l’expression dynamique, et la forme la représentation momentanément fixée. Quand la vie intérieure s’actualise par le mouvement et s’incarne dans l’écriture, son image se cristallise dans des ensembles symboliques. Toutes les caractéristiques de l’écriture sont donc contenues dans l’état intérieur du scripteur.
Malgré leur complexité, les multiples modalités du graphisme peuvent être ramenées aux tendances pulsionnelles. Les symboles sont des affirmations ou des refus. C’est dire que dans la constellation symbolique, certains éléments s’opposent, et parfois même s’annulent, et que, d’autres fois, ils s’unissent et fusionnent dans leur complémentarité. Pour laisser parler librement l’écriture, qui est un flux vital, il est nécessaire de connaître ces symboles initiaux, véritables forces expressives, bien que dégradées dans la multiplicité et l’insignifiance.
Ces tendances essentielles ou ces composantes primordiales correspondent aux quatre éléments ou états physiques qui revêtent une forme fondamentale spécifique. Ces quatre formes-mères symboliques s’expriment dans l’écriture, qui les utilise en les élaborant :
— la flèche, et sa trajectoire, qui sont une expression du flux vital qui s’élance, s’épanouit, culmine, décline et meurt,
— l’arabesque ou la volute, avec leur enroulement ou leur déroulement,
— la sphère, l’ovoïde ou le cylindre,
— le carré et le triangle.

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