Quelle différence y a-t-il entre un kilo de plumes, plus léger à l’oreille qu’un kilo de plomb, et un train de mesures coercitives ? Quelle contenance adopter devant un contenu qui nous désempare et de quelles mesures parlons-nous dès lors qu’il s’agit de mesurer le tissu de nos rêves ? L’aboiement d’un chien, le souffle du vieillard qui meurt, l’absence d’hospitalité à l’hôpital sont-ils exprimables en émotions ou en équations, en courbes déchiffrées ou en algorithmes ? Les vêtements numériques enveloppent notre conscience en esquissant la direction de nos soupirs et de nos murmures. Quelles balances pèsent donc nos consciences à la mesure de l’œuvre en gestation déjà depuis nos souvenirs d’enfance ? La mesure est toujours relative car tout est impermanent. Quelle prise de parole saluera l’hubris qui agite le corps social ? Quel éclat de rire devant les vertiges et les poussées technologiques frénétiques donnera aux uns et aux autres le désir de trouver « le courage d’exprimer son chagrin » ?
Dans les petits poèmes en prose de Baudelaire ainsi que dans l’œuvre d’Edgar Allan Poe, les fragments d’une vision idéale de l’atelier d’art et thérapie peuvent, confrontés avec la couleur, la musique, les gestes, les dialogues, être transformés à la lumière déposée en ce lieu par les Muses.
À nous de reconnaître à quel point du processus, grâce aux règles esthétiques élaborées par nos aïeux, nous sommes obligés, fidèles aux valeurs humaines universelles, de réinventer constamment notre réflexion, nos éprouvés, nos échanges et notre pratique, tant que la vie est présente.
Pour lire le texte complet s’inscrire ou se connecter
Auteur |
---|
François Schneider |
Référence |
---|
RA019-07 Mesure Démesure Journées d’Automne 2022 |
Catégories |
---|
Art-thérapie Histoire Psychiatrie Psychopathologie de l’expression |