Nous avons choisi de vous présenter le film Bug qui est d’une parfaite unité de temps, de lieu, et de sujet, pour plusieurs raisons :
— parce que son évolution est linéaire, et suit un développement logique en plusieurs actes que l’on pourrait titrer comme un « script » : les prolégomènes, la rencontre, la relation sexuelle constituant un point d’orgue, l’illusion par
l’un d’eux, l’adhésion par l’autre, l’enrichissement du délire, devenant cosmique, paraphrénique, enfin la fin logique dans ce bunker isolé de tout (le contraire de la bulle d’isolation microbienne de Safe ;
— parce que ce cas de syndrome d’Ekbom1, parfaitement re- produit, sur le plan clinique, met bien en évidence la fonction du délire en tant que défense contre une dépression anaclitique, et ceci chez chacun de ce couple qui produit ce qu’il est coutume d’appeler un « Délire à deux ».
Un couple de rencontre fortuite
Lui, c’est Peter, issu d’un père prédicateur « sans église ni fidèles », un peu comme l’était Robert Mitchum dans la célèbre Nuit du chasseur. Peter se souvient : « Quand mon père a voulu parler, les dénoncer, » ils » l’ont éliminé ». Sa mère, on n’en parle pas, on sait seulement qu’il l’a perdue il y a longtemps. Il pense qu’« on » a fait, à l’armée, des expériences sur lui, « comme lorsqu’ils donnent du LSD ou des amphétamines aux soldats », que c’est « eux, l’armée et la C.I.A. » qui maintenant, le surveillent jour et nuit (on entend un vol d’hélicoptère). On apprendra par la suite qu’il était soldat, réformé après un internement psychiatrique pendant quatre ans, où le diagnostic avait été posé de : « Paranoïa délirante avec des tendances schizophréniques ». Cela c’est une visite inattendue qui l’énoncera, celle de son psychiatre militaire référent venu pour l’emmener sous contrainte, au besoin après une injection d’urgence. Mais, préviendra alors Peter, en bondissant sur lui et l’éventrant : « C’est une mauvaise imitation, je vais l’ouvrir, et tu vas voir que ce n’est qu’une machine. » (un peu comme le cow-boy du film Mond-west, interprété par Yul Brynner, qu’on pouvait donc tuer puisque ce n’était qu’un robot).
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Auteur |
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Jean-Gérald Veyrat |
Référence |
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RA002-12 Illusion, apparence, transparence Journées d’Automne 2011 |
Catégories |
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