Désir d’écrire, désir de quoi ? Un atelier d’écriture à la retraite

Je remercie les organisateurs de ce colloque pour cette invitation qui m’a forcément donné à penser à partir de ma pratique sous un angle nouveau. Afin, en cette première intervention de la journée, de rester au plus près du thème, Désir et amour, je vous propose de réfléchir au désir d’écrire, en appui sur mon expérience d’animation d’un atelier d’écriture auprès, essentiellement, de retraités.

Dans un premier temps je présenterai donc cet atelier, S’atteler à l’écriture, puis, dans un second temps, je questionnerai ce qui, du désir, est en jeu dans la mise tardive à l’écriture telle qu’en témoigne l’inscription à cet atelier.

S’atteler à l’écriture

Cet atelier, que j’anime depuis une douzaine d’année, s’inscrit dans le cadre de l’Université Tous Ages (UTA) qui est une composante de l’Université Lyon 2. Malgré son nom, programmatique, l’UTA accueille essentiellement des retraités. 95% des participants de l’atelier, dont l’âge varie de 55 à 80 ans, sont des femmes,. La participation va d’une année à plus de dix ans, ce qui fait que le groupe se renouvelle très progressivement d’une année sur l’autre. Il est composé de 15 membres inscrits mais il est fréquent que certains soient absents (ils reçoivent alors la « proposition d’écriture » par mail). Chaque séance, tous les quinze jours, dure deux heures trente : une heure trente d’écriture à partir d’une proposition que je fais, une heure de lecture pour ceux qui le souhaitent, lecture qui donne lieu à échanges autour de l’écrit.

Les propositions sont multiples et explorent différentes dimensions de l’écriture, elles portent sur le thème et/ou sur la forme (récit, conte, poésie, dialogue…) et comportent parfois des contraintes supplémentaires (récemment : chaque phrase ne comptera pas plus de dix mots). Elles peuvent inviter à écrire seule ou à deux ou trois, en   faisant alors circuler le texte.

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