Au sujet de l’objet

Contrairement aux créations connues des malades mentaux des asiles d’aliénés, collectionnées après coup sous l’appellation d’art brut, les objets façonnés en psychiatrie aujourd’hui le sont rarement à l’initiative des personnes hospitalisées.
Les productions conservées dans les armoires de l’hôpital ont le plus souvent été impulsées par des professionnels de santé et/ou des artistes au cours d’ateliers thérapeutiques avec des matériaux déterminés et un cadre plus ou moins contraignant.
Au-delà de la question de la qualité artistique de l’œuvre confectionnée au cours de l’atelier thérapeutique se pose celle de sa fonction d’objet médiateur, support d’expressions et de paroles adressées aux soignants qui ont initié l’atelier.
Qu’en est-il alors du statut de ces objets médiateurs ? Qui en est le propriétaire ? Qu’est-ce que le patient confie quand il remet son objet au soignant?
Ce sont ces questions que nous pose la création de l’Artothèque de l’EPSM-AL de Saint-André et que nous tenterons d’articuler — autour de notions comme la demande, la parole, l’adresse — aux prérequis d’un atelier thérapeutique que nous avons mis en place à l’hôpital.

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