Parce qu’il fait partie intégrante de la personne, qu’il permet la traduction directe de l’émotion sans le concours d’éléments étrangers, il n’est point d’instrument plus parfait et plus total que le corps lui-même. Plus qu’un autre, il est capable de traduire dans l’immédiat une incitation de caractère affectif.
Or, la Musique constitue justement le stimulus le plus profondément et le plus directement axé sur l’affectivité. Art du temps, elle est comme lui, fugitive, elle est l’instant qui passe. Ceci lui confère une fraîcheur qui est le fait de l’irréversible, et qui maintient l’attention dans l’attente d’un déroulement et d’une fin que l’on ne connaît pas. Ce fait implique l’obligation de l’improvisation musicale car la réussite dépend en grande partie de la réaction instinctive du sujet dont on capte l’intérêt. Une musique écrite, et connue, ne peut jouer le même rôle de stimulus impératif. Mais quelles que soient la forme et la valeur du stimulus, il serait vain de vouloir s’exprimer par l’attitude et le mouvement, si l’instrument pour le faire, n’était point prêt. La sensibilité la plus fine du meilleur pianiste du monde, serait incapable d’émouvoir qui que ce soit, s’il devait jouer sur un piano faux. Plus encore, ici, où il ne s’agit point d’éveiller l’émotion d’autrui, mai» d’extérioriser la sienne propre.
Rien, par conséquent, rien ne doit s’interposer entre l’esprit qui conçoit et l’instrument qui le manifeste.
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Auteur |
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Marthe Vyl |
Référence |
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RE1968-02 Supplément de l’Encéphale |
Catégories |
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Art Éducation Musique Techniques corporelles |