Que peignent les malades mentaux ? La question souvent posée trouve difficilement réponse dans le cadre des études longitudinales habituelles qui nous montrent l’évolution d’un malade et de sa production, les dossiers présentables étant choisis en fonction de leur intérêt — d’ordre esthétique souvent, symbolique parfois, ou autre — et surtout en fonction de la possibilité de leur utilisation immédiate à des fins de démonstration : évolution typique d’une production annonçant rechute ou amélioration, et témoignant de l’influence de la chimiothérapie ou de la psychothérapie ; ensemble d’œuvres étranges dès l’abord, bizarres, insolites, frappantes, où l’on tente de découvrir des significations, etc.
Le choix qui est ainsi fait élimine un certain nombre de dessins qui ne semblent pas présenter d’intérêt en soi, et nul ne songerait à montrer les longues séries ennuyeuses de dessins malhabiles qui sont l’essentiel de la production quotidienne des ateliers de peintures.
Ces recherches longitudinales, pour nécessaires qu’elles soient, ne permettent pas de tirer des conclusions d’ordre général ; à celles-ci il faut des études cumulatives et associatives, telles qu’à une analyse documentaire fasse suite une analyse de structure dont le principe est « d’amener en surface et de définir les traits qui possèdent une fonction distinctive et sont agencés en de tels rapports les uns avec les autres, que la modification de l’un apporte la modification de l’autre ; elle permet la définition des critères réels d’une œuvre ou d’un auteur et leur examen global ou comparatif.
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Auteur |
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Béatrice Chemama |
Référence |
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RE1968-09 Supplément de l’Encéphale |
Catégories |
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Psychiatrie Psychopathologie de l’expression Évaluation |