« L’Homme ne se construit qu’en poursuivant ce qui le dépasse », disait André Malraux, comme si une frontière, une limite posée (toute protectrice ou gage d’identité qu’elle puisse être), n’avait d’intérêt que si elle était transgressée.
Deux artistes du XX ͤ siècle, Brancusi et Zao Wou-Ki, l’un sculpteur et l’autre peintre, ont su franchir leurs frontières natales de Roumanie et de Chine. En s’affranchissant de leurs origines traditionnelles austères pour d’autres horizons, ils se sont nourris et enrichis de cultures totalement différentes.
Frontières géographiques extérieures certes, mais aussi frontières individuelles intérieures. Car ces deux artistes ont également franchi leurs défenses personnelles — résistances psychologiques internes —, aidés par la philosophie taoïste à laquelle ils ont adhéré un moment. Leur art a ainsi évolué vers une forme de transcendance, à savoir retrouver l’essence des choses, intemporelle et universelle, voire spirituelle. Ils sont allés au-delà du signe, dilatant les frontières vers le monde de l’espace et du silence.
Ainsi, en parcourant le monde, ces représentants de l’art moderne ont parallèlement et paradoxalement épuré leur art, dépouillant leur expressivité artistique pour un art innovant qualifié d’abstrait.
Des œuvres emblématiques illustrent l’évolution progressive de chacun vers cet art sublimé : la série du Vol chez Brancusi et celle du Vent chez Zao Wou-Ki prenant ainsi le support de l’oiseau et du souffle, éléments qui eux se jouent délibérément des frontières depuis la nuit des temps.
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Auteur |
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Ghislaine Reillanne |
Référence |
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RA021-10 Frontières Journées de Automne 2023 |
Catégories |
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Phénoménologie Art Sculpture Peinture |