La peinture libre de l’enfant

Parce qu’il ne prévoit pas que ses dessins puissent conduire à sa personnalité, l’enfant ose vivre dans sa peinture.
La technique d’Arno Stern le laisse libre du sujet, du format et des couleurs. Même s’il est seul dans l’atelier, l’enfant peint pour quelqu’un ; ce qu’il veut dire s’adresse à quelqu’un, que ce soit l’élu d’une relation privilégiée ou le moniteur qui est dans l’atelier et regarde le dessin sans faire d’interprétations immédiates.
Cette présence, thérapeutique parce qu’elle est neutre, ne s’extasiant pas devant un « magnifique chien » qui serait en réalité un cheval, fait partie intégrante de la technique de la peinture libre. Ce mode d’expression est privilégié chez l’enfant parce qu’il est simple et que le dessin est une activité spontanée à cet âge.
L’Histoire du petit Christian est un exemple de ce que la peinture libre peut découvrir et modifier chez l’enfant.
Il était une fois un petit garçon de 8 ans qui ne savait ni lire, ni écrire. Sa maîtresse le voyant toujours seul, amorphe dans un coin, demande qu’il soit examiné en consultation d’hygiène mentale.
On lui trouve alors un quotient intellectuel de 65 et l’on décide son admission dans un Institut Médico-Pédagogique pour débiles légers.
D’où vient-il ? Sa nombreuse famille vit misérablement dans une seule pièce. Le père, chômeur invétéré, ivrogne, bat sa femme, fait du spiritisme et de l’exhibitionnisme. La mère, débordée de tâches ménagères, n’a pas le temps de s’occuper de chacun en particulier.

Auteur
Mourot H.
Référence
RR19722-05
Expression et Signe, n°2, 1972
Catégories
Art-thérapie
Dessin
Enfance