Je me souviens d’un colloque organisé par L. Goldmann, à Royaumont, en 1965. On en était à discuter de l’intérêt d’une thématique littéraire — au parfum de la psychanalyse. Ainsi, disait-on, les rats apparaissent fréquemment et d’une manière très significative dans l’œuvre de Victor Hugo (J.-P. Weber), mais dans Mallarmé on les chercherait en vain. Un peu par gageure, et pour souligner le jeu toujours ouvert, en poésie, de la métaphore la plus apte à produire une rupture, j’en vins à proposer un mot, le ptyx, comme connotation énigmatique du rat.
Pourtant, l’exégèse du sonnet en X (2) (E. Noulet, C. Soula, G. Davies) attribue au ptyx une étymologie, sinon un sens précis, non sans laisser poindre quelque embarras quant à certaines gloses contradictoires.
On sait que V. Hugo a employé le mot (E. Noulet) dans *’ Le Satyre ” de la Légende des Siècles (Pléiade, 411) :
On entendait Chrisis, Sylvain du Ptyx que l’homme appelle Janicule, avec l’allusion qui renvoie à Janus, le dieu dont les regards portent sur le passé comme sur l’avenir.
Quant aux origines grecques du mot (Bailly : pli d’une étoffe; cuir ou lame de métal recouvrant un bouclier; tablette ou feuillet pour écrire; repli ou anfractuosité d’une montagne; replis, profondeur du ciel; et aussi “ inflexions ou modulations de la pensée du poète ” ou encore, ailleurs : coquillage (Noulet, Chassé) “ vaisseau ”, récipient, vase lacrymatoire, urne cinéraire) elles orientent, comme M. J. Lefebve le rappelle judicieusement, vers le sens ” cabalistique ” d’un ” langage qui tout seul se désigne ”, au prix d’une abolition, au Styx et au miroir, pour que s’accomplisse la métamorphose qui sourd du poème, fixé dans la constellation des rimes.
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Auteur |
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Rosolato Guy |
Référence |
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RR19723-02 Expression et Signe, n°3, 1972 |
Catégories |
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Psychanalyse Littérature Poésie Mythologie |