Les hallucinations de Marguerite Burnat-Provins, de William Blake, d’Hélène Smith, et de C.G.Jung

L’histoire de Mme B.-P. me semble avoir un double intérêt. D’une part, il s’agit d’une femme d’intelligence supérieure qui, avant d’halluciner, avait une activité artistique et littéraire et jouissait d’une certaine notoriété. D’autre part, l’apparition vers la quarantaine d’hallucinations très nombreuses n’a influencé en aucune façon son comportement qui est toujours resté entièrement normal. Elle-même s’intéressait vivement aux phénomènes étranges dont elle était l’objet et demandait avec insistance que d’autres s’y intéressent et fassent connaître ses peintures dont le mécanisme et le contenu l’intriguaient autant qu’ils étonnaient son entourage.
Marguerite Provins est née à Douai en 1872. Son père a été bâtonnier de l’ordre des avocats au barreau d’Arras. Sa mère était d’origine flamande. Son talent littéraire et artistique s’est développé très précocement. A Paris, elle tra-étudie l’anatomie à l’École de Médecine. Après son mariage avec Adolphe Burnat, architecte suisse distingué, elle réside à Vevey et enseigne l’histoire de l’art à Vevey et à Genève. Elle s’enthousiasme pour la beauté du Valais et publie successivement : Petits tableaux valaisans (1903), Heures d’automne (1904), Chansons rustiques (1905), Le Chant du verdier. Sous les noyers (1906.) La fenêtre ouverte sur la vallée. Le Livre pour Toi (1908), La Servante (1913). Curieuse de tout, elle a visité un grand nombre de pays : Angleterre, Égypte, Italie, France, Allemagne, Pays-Bas, Afrique du Nord, Amérique du Sud, sans cesser d’écrire ni de dessiner. C’est en 1913 que s’arrête sa production littéraire et artistique avant la période hallucinatoire.
Le 2 août 1914, jour de la déclaration de guerre, elle se trouvait en villégiature dans les Hautes-Pyrénées. C’est à ce moment que les hallucinations ont débuté. Elle avait 42 ans.

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