L’art contemporain comme symptôme de pathologie sociale

La remarque qui me sert de titre apparaît. selon l’éclairage, tantôt originale, tantôt évidente. Avancée comme proposition de type scientifique, elle est d’une acceptable banalité et rejoint sur le plan collectif l’autre banalité touchant les individus « artistiques » (ou encore, ce qui est plus respectueux, les artistes en tant qu’individus). Ne parle-t-on pas de l’artiste comme de quelqu’un d’un peu dérangé ? N’est-ce pas à la fois son excuse personnelle et sa raison sociale ?
Peut-on généraliser à une production collective, dénommée art? Ne faudrait-il pas à la fois l’excuser pour le dérangement qu elle apporte et revendiquer pour elle la même raison sociale ?
Hors les ormières de la pensée toute faite, du « prêt-à-porter » universitaire, je voudrais faire comprendre ici la lente émergence d’une telle idée pour un observateur totalement impliqué dans le processus : le voici qui se découvre à lui-même l’étrangeté de la situation tout en se découvrant, tout en s’y découvrant partie prenante. Il me restera à dire pourquoi la pratique quotidienne de la radio et la télévision m’a mené à des telles conclusions.

Auteur
Schaeffer Pierre
Référence
RR19761-02
Expression et Signe, n°1, 1976
Catégories
Art
Sociologie
Esthétique
Multimédia