L’hystérique de ses images

« L’hystérie, ce suprême moyen d’expression » disait quelque part Aragon.
Cette pathologie du mensonge et de la falsification ne laisse jamais d’inquiéter celui qui s’aventure dans cette brousse obscure où, malgré l’abondance des signes,’ la profusion des manifestations, le foisonnement des traits révélateurs, tout repère est biaisé, toute orientation incertaine, toute boussole variable.
Polymorphe et plastique, l’hystérie porte des masques innombrables et son aptitude au changement est sans fin. C’est en immobilisant sur le divan ce sphinx fuyant et mobile que Freud fixa les premiers éléments de l’édifice analytique ; et à partir de lui il ne fut plus possible d’interroger cette névrose suspecte sans recourir à l’éclairage décisif qu’il y porta.
Si l’hystérie a la faculté de se manifester au travers d’une multitude très diversifiée de symptômes, il est un autre terrain où son besoin d’hyper-expressivité peut plus librement se donner cours : la peinture.
Une étude fut tentée à partir d’un matériel issu d’ateliers de peinture de groupe. Cette problématique difficile qu’imposait l’hystérie fut posée d’après un ensemble de travaux exclusivement féminins, puisque, à tout prendre, c’était chez la femme que cette névrose trouvait son terrain le plus favorable.

Auteur
Capelier Bernard
Référence
RR19754-03
Expression et Signe, n°4, 1975
Catégories
Psychanalyse
Psychopathologie de l’expression
Dessin
Peinture