Des frontières aux lignes sur une carte,de la destruction réelle à la construction imaginaire

À Art Refuge, dans le cadre du Secours Catholique à Calais, les personnes exilées montrent souvent des fragments de leur histoire sur leurs téléphones portables. Dès 2016, les ateliers ont lieu autour d’une grande carte du monde colorée et plastifiée : les frontières visibles sont un support à la création d’un espace relationnel et artistique, une sorte de studio mobile immersif, espace d’habitation transitoire liant les fragments de souvenirs pour se situer dans l’ici-maintenant en présence d’autres personnes.
L’espace ouvert, au-delà des frontières traversées dans la souffrance, présente un ancrage et un lieu d’expression non frontal. Le monde est là et pas là, ces frontières visibles peuvent être traversées comme par un oiseau qui vole, ramenées à des lignes sur une carte.
Ce cadre élargi prend en compte l’environnement et ses mouvements de flux. On commentera l’exemple de constructions de maisons imaginaires miniatures, façon d’habiter l’espace de l’atelier portable. Interactions entre espace physique, espace psychologique, contexte social et politique. On évoquera les espaces expérimentaux en art contemporain. On donnera enfin les principes d’une formation en médiation artistique destinée aux accompagnants de personnes en situation d’exil.

« Les frontières sont des lignes. Des milliers d’hommes sont morts à cause de ces lignes » (Georges Perec).

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