Expression et signe

Dans mon Traité de Psychopathologie (P.U.F., 1966), le livre II a été consacré aux « Assises de la personnalité humaine vue dans la perspective psychopathologique». Ce livre était séparé en deux chapitres : l’affectivité et l’expression. Je cherchais ainsi à mettre en relief deux principes fondamentaux sur lesquels repose notre vie psychique. Je faisais reposer l’affectivité sur un phénomène interhumain, à savoir celui de l’écho ou du retentissement. Mais ici, c’est l’expression qui doit nous intéresser en premier lieu, avec ses caractères essentiels qui en font une relation unique en son genre, irréductible à toute autre relation par sa vie et sa vitalité particulières, puis les altérations qui lui sont propres. Nous touchons, de ce fait, de près au phénomène d’authenticité qui constitue la norme vers laquelle tend l’expression.
« Expression et signe », tel est le titre qui a été choisi pour cette revue. Ce titre m’a suggéré les quelques réflexions qui suivent et pour lesquelles je ne saurais mieux faire que de conserver le même titre. Il s’agira avant tout de différencier l’expression et le signe car, en fait, ils font deux.
Pour ce faire, je suivrai la méthode qui m’a guidé de tout temps dans mes recherches. Mon regretté ami, H.J. Pos professeur de philosophie en son temps à l’Université d’Amsterdam, linguiste, à la suite d’un petit article que je publiais en 1952 dans sa revue, sous le titre «Vers… (l’élan vers…)», me remerciait très gentiment de lui avoir donné cet article, «où la méditation du phénoménologue à force de tourner un petit vocable arrive à ouvrir les dimensions existentielles qui enveloppent son usage.

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