Comment chercher le bonheur ? Est-ce par le ressouvenir, comme si l’ayant oublié j’avais encore conscience de mon oubli ?
Saint Augustin – Livre X
Si ma vie n’était qu’une fleur, douce et menue, je la cueillerais de sa tige pour la poser dans vos cheveux. Mais elle est un cœur, mon aimée. Où sont ses limites ?
Tagore
Jeannette naquit en novembre 1928 dans un village proche des horizons circulaires de Saint Pastour, au cœur d’une région de coteaux où les noms ont gardé le parfum des temps et le tiède miroitement de l’humble vie des champs: Grateloup, Tombebœuf, Tartifume, Monclar…
Elle naquit de parents instituteurs. Les « régents » en ce temps-là étaient plus que des maîtres d’école, à peine moins que des prêtres de l’instruction publique dont le ministère s’agrémentait de compétences diverses, telles que secrétariat de mairie ou peinture, agriculture ou ébénisterie, histoire locale ou botanique. Le père de Jean nette s’adonnait tout particulièrement à la musique, et cela d’une façon insolite. Dans ce pays de lyres municipales, habilitées aux bals du 14 Juillet, aux frairies annuelles et à la fête du Prix de Vertu, être musicien c’était jouer du cor d’harmonie ou du saxophone alto. Jouer du violon ou du piano eût été interprété comme une marque évidente d’intellectualisme suspect d’esprit aristocratique aux oreilles des radicaux-socialiste locaux et eût mobilisé la vigilance républicaine.
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Auteur |
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Roux Guy Gayral Paul Gayral Louis |
Référence |
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RR19712-03 Expression et Signe, n°2, 1971 |
Catégories |
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Psychiatrie Étude de cas Poésie Écriture Peinture |