Une œuvre picturale… là où le dialogue était difficile

Celle production picturale, si riche dans sa diversité de formes et de couleurs. a été élaborée au cours de deux années d’une prise en charge ayant débuté après une tentative de suicide dont Joël était rescapé et qui avait marqué la fin d’une période de 8 mois de toxicomanie incluant l’usage de haschich et de L.S.D.
Commentant son passage à l’acte auto-destructeur qui nécessita une longue réanimation, il devait déclarer : “Je ne voulais pas me suicider, je voulais dormir… Au dixième comprimé. j’étais déjà parti, mais j’ai continué car je voulais en abuser.” Dans son œuvre, le symbolisme se laisse prendre à chaque contour du trait, à chaque démarquage de couleur. Joël évacue une fantasmagorie débordante, essaie de neutraliser des émergences pulsionnelles crûment exprimées, de piéger la représentation primaire menaçante dans un mouvement créateur où réalité et imaginaire tendent asymptotiquement à se rejoindre.
Nous allons tout d’abord rassembler les éléments principaux de sa biographie et de son histoire clinique.
Né en avril 1952, il est l’avant-dernier d’une fratrie de six. L’accouchement a été normal, la première enfance aussi, en dehors d’une chute à 7 mois qui aurait déclenché une répercussion émotionnelle.
Il fréquente l’école maternelle à partir de 4 ans. puis l’école primaire où. vers l’âge de 9 ans. commencent à apparaitre des difficultés que la mère résume en une phrase : “Il ne se donnait plus aucun mal pour apprendre.” A ce désintéressement scolaire, s’associent quelques troubles caractériels : il se montre entêté, instable, opposant. Il quille l’école sans passer le C.E.P., refuse d’entreprendre une formation professionnelle.

Auteur
Scharbach Henry
Référence
RR19782-03
Expression et Signe, n°1, 1978
Catégories
Psychanalyse
Psychiatrie
Psychopathologie de l’expression
Arts plastiques
Peinture
Étude de cas