« Que la lumière soit » pour ces adultes autistes graves, en chute dans leurs ombres, ombres bétonnées derrière les murs institutionnels

Artiste thérapeute auprès de patients autistes grave adultes, je viens
présenter un travail de « mise en lumière », par le biais de la
création artistique, de ces personnes bien trop cachées, enfouies, rejetées, oubliées, et projetées dans l’ombre des institutions.
L’introduction du concept du « trou noir » par Tustin, montre que le sujet autiste peut ressentir comme une chute permanente dans un
trou noir. La communication est donc quasi impossible laissant ces personnes errer dans les ombres de leurs souffrances souvent non perçues et non comprises.
J’ai misé sur l’hypothèse que les symptômes, qui envahissent la vie de
ces personnes et les isolent du monde extérieur, peuvent faire émerger une relation par le biais de la création artistique. Ce qui implique l’artiste thérapeute et le patient avec leur expérience et leur histoire propre. Ainsi une mise en lumière est possible. J’ai dû regarder ce qui me touchait, me troublait, m’effrayait, pour ne pas me bloquer dans des représentations et a priori négatifs et laisser place à des questionnements, croyances, remises en cause, surprises et bonheurs.
Le dispositif et le sens de l’atelier sont posés clairement pour assurer
la sécurité des personnes. La démarche est soutenue par l’Institution et en coordination avec l’équipe soignante. Le cadre s’ajuste en souplesse et rend possible une rencontre étonnante qui, suscitant des questionnements inattendus, bouleversera ma pratique d’artiste thérapeute et mon regard sur la personne autiste. Ainsi je témoignerai, par des études de cas, comment, au travers de la création artistique, certains ont pu mettre en lumière des capacités insoupçonnées, surprenantes presque irréelles, mais lumineuses et colorées.

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