Chemins de traverse d’un écrivain en devenir

Gabriel se présente la première fois au cabinet de la psychologue avec sa compagne. Son attitude de petit garçon contraste avec l’allure « bad boy » qu’il tente d’offrir à l’autre. La dimension pulsionnelle occupe le devant de la scène. Sa relation sentimentale est fragilisée par des aventures charnelles indomptables « plus fortes que lui » et Gabriel manifeste le besoin de « garde-fou ». « Wo Es war soll Ich werden ». À travers un jeu de séduction et de « pare-être » tournant autour de sa quête de sens identitaire et de ses avatars, Gabriel vient-il chercher une « porte-parole » qui lui aurait manqué ?

La mère biologique de Gabriel disparaît peu de temps après sa naissance. Le père géniteur absent, c’est sa sœur aînée qui s’occupe de lui avant qu’il soit mis à l’orphelinat, seul. Là, il partage son lit avec un enfant de son âge qui fait figure d’alter-ego. À ce moment de sa vie, son développement psychosomatique est impacté par un environnement inadapté à ses besoins et les carences que cela produit.

Avec l’adoption, ses parents lui attribuent une seconde identité : un autre prénom, un autre nom, un autre pays, une autre culture. Enfant, il joue au nouveau-né avec sa mère, mettant en scène sa propre naissance, simulacre de l’accouchement de celle-ci. En quelques années, il devient l’aîné d’une fratrie de trois enfants adoptés, dans un rapport inversé à sa place de cadet dans sa fratrie d’origine. Il s’identifie à son père à qui il dit « ressembler » autant psychologiquement que physiquement.

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