Réflexions sur le travail et l’art au sein d’un établissement et service d’aide par le travail (ESAT)

Aristote convenait qu’un enfant devait être éduqué, non pas sur le plan personnel, mais pour garantir à la cité un réservoir de forces vives dans un avenir prochain. L’enfant, selon le philosophe grec, était avant tout amené à devenir citoyen.
Dans la Grèce antique, plus particulièrement à Athènes, un citoyen ne pouvait l’être que par le sang.
Alors que de nos jours, un citoyen, est une personne faisant partie de ceux qui, dans un État organisé, jouissent des mêmes droits et obéissent aux mêmes lois.
L’un des premiers droits que donne la citoyenneté est celui au travail.
Mais quel est de nos jours la relation entre la citoyenneté et le travail?
Dans les sociétés modernes, le travail est un des vecteurs essentiels de l’intégration sociale. Par ailleurs, la citoyenneté ne s’arrête pas aux portes de la vie au travail.
Quelles que soient les contraintes de l’organisation de la production, celui qui travaille est un citoyen : à ce titre, il dispose d’une série de droits civils, politiques, sociaux… mais aussi, d’un statut, d’une place au sein de la cité.
« Tu veux faire quoi quand tu seras grand ? »
Oui, de nous, n’a pas été confronté, enfant, à répondre à cette question?
De maîtresse à pompier, de chanteuse à policier, de coiffeuse à vétérinaire … de ce que fait papa, de ce que fait maman … Toutes ces projections permettent à l’enfant, petit à petit, de se projeter dans l’avenir, de construire sa propre identité, de s’imaginer grand, adulte, responsable, de se penser au travers d’un métier, d’une profession, d’un travail, de se préparer à devenir citoyen. Alors, l’enfant peut se développer, dans des aires de jeu et de créativité (D.C. Winnicott) qui lui permettent de lui offrir la possibilité de faire des expériences fondamentales pour sa maturation psychique (prenons comme exemple le fait de jouer à la marchande, au cuisinier … ) Ainsi, Winnicott écrit que l’ensemble de ces processus à l’œuvre est fondateur dans le développement de l’enfant et l’amène progressivement vers l’état d’une personne indépendante ayant le sentiment d’être réelle et « que la vie vaut la peine d’être vécue ».


Auteur
Sophie Fardet
Référence
RA005-14
Art, Santé mentale et Citoyenneté
Journées de Printemps 2014
Catégories
Éthique
Arts pluriels
Dispositif de médiation