Témoignages citoyens de participants aux ateliers d’arts et thérapie de Clermont

Je fréquente les ateliers d’art et thérapie depuis six ans. Je souffre de dépressions récurrentes depuis longtemps. J’ai été hospitalisée pour la première fois à la fin de mon adolescence. J’ai été enseignante en collège pendant 30 ans et j’ai pu difficilement aller au bout de ma carrière, entrecoupée d’hospitalisations et de congés.
Je suis à la retraite depuis sept ans. J’habitais un petit village où il n’y avait rien. Au cours des deux premières années, je me suis peu à peu isolée. Mon psychiatre m’a alors conseillé ces ateliers.
Ce que j’y ai trouvé dès le premier abord, c’est un réel accueil. J’en profite pour remercier l’équipe d’Arts et Thérapie au complet pour l’humanité dont ils font preuve.
J’ai commencé d’emblée avec trois ateliers : en musique, en structures souples et en écriture. L’année suivante, j’ai remplacé la musique par la sculpture. Ces ateliers sont dirigés par des artistes professionnels. Ils nous procurent des conseils judicieux, nous respectent, manifestent de l’empathie et nous permettent de progresser. On a l’impression à leur contact d’être un peu des artistes nous-mêmes.
Que ce soit avec les artistes, le personnel, les camarades qui participent aux ateliers, on est dans un climat de respect et de confiance. On ne craint pas les jugements qu’on peut percevoir ailleurs. Je fais un atelier théâtre hors cadre thérapeutique depuis plus de dix ans. J’aime beaucoup cette activité, mais quand je ne vais pas bien, j’y suis mal à l’aise. Je me sens nulle à côté des autres, inconsistante et pour finir, je n’y vais pas. Ça ne m’arrive jamais quand je suis en art-thérapie; ici, j’ai toujours l’impression d’être quelqu’un. Il y a deux ans et demi, mes filles m’ont convaincue de déménager car le logement que j’occupais devenait insalubre. Je suis partie dans le sud de l’Aisne me rapprochant de mon atelier théâtre. J’ai demandé au Dr Catonné de continuer l’art-thérapie à Clermont une semaine sur deux, ce qu’il a accepté. Je fais deux heures de route pour venir faire l’atelier de sculpture, de même pour le retour, mais je ne suis jamais absente et j’attends toujours ce moment avec joie. Je suis plus près de l’endroit où je fais du théâtre et il m’arrive encore de m’absenter, si je ne vais pas bien et si ma présence n’est pas indispensable.

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