Engagement littéraire des sourds et handicapés pour résister à des exclusions sociétales

Attirée par la poésie contemporaine et face à un faible intérêt des entendants, j’ai découvert la langue des signes, pour accompagner la langue orale, sa richesse et sa complexité, ainsi qu’une communauté sourde en résistance forte avec la société entendante.

1. Dialogue écrivains entendants-sourds

Depuis 2007, en m’appuyant sur la littérature contemporaine, j’ai mis en place un dialogue public pour ouvrir des portes dans ces murs de résistances ; des entendants vers les sourds et des sourds vers les entendants, avec les interfaces indispensables à ce dialogue.

2. Résister par la poésie LSF

François Brajou, poète sourd, se sentait exclu de la poésie parce qu’il n’avait pas la parole vocale. Il n’avait pas imaginé pouvoir s’exprimer dans ce style jusqu’à ce qu’il découvre dans un festival un malentendant signer son poème. Il a commencé à dessiner ses poèmes. Faire des rimes avec des signes, répétitions comme des figures de style. John Bouteiller écrit des contes inspirés par le septième art pour résister à sa maladie génétique.

3. Résister à la discrimination des genres.

L’auteur sourd, Alexis Dussaix, pratique le détournement des codes, cher aux minorités sexuelles qui contestent les stéréotypes. Il détourne et tord leurs signifiants, notamment ceux des contes traditionnels, pour y glisser en héros la surdité et l’homosexualité. Cet auteur au parcours scolaire brillant a durement résisté pour obtenir son diplôme de l’École du Louvre. Il est aujourd’hui guide des musées nationaux, notamment à Versailles.

Faisant un pas vers eux, je n’ai pas compris leur réticence, leur refus même de participer à des projets avec le monde des entendants. J’ai pris cela violemment, comme une scission entre des humains qui me semblaient pourtant de même nature.

La résistance née d’une attitude sociétale infligée, consciemment ou pas, par les parties majoritaires.

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