La problématique consciente et inconsciente de Kafka à travers son œuvre

« …l’œuvre littéraire, tout comme le rêve diurne, serait une continuation et un substitut du jeu enfantin… ». L’œuvre de Kafka présente, plus que bien d’autres, l’aspect de rêve éveillé auquel cette phrase de Freud fait allusion, et devrait en conséquence avoir déjà souvent tenté l’étude psychanalytique, lui avoir même dévoilé l’essentiel de ses ressorts inconscients, n ne semble pas qu’il en soit ainsi, et le champ paraît encore libre à qui veut essayer de déchiffrer « le jeu enfantin » qui se cache sous les récits souvent allégoriques et parfois sybillins de Kafka.
Si l’œuvre littéraire peut être considérée comme un substitut du jeu de cet enfant que fut l’auteur, c’est parce que les mêmes fantasmes qui animaient celui-ci sont encore à l’œuvre dans l’élaboration de celle-là. Ils constituent dans son inconscient un ensemble structuré de forces contraignantes, nées des premières expériences vécues, ensemble qui lui est spécifique, qui est déchiffrable à travers son œuvre, et que Mauron appelle son mythe personnel. Pour déchiffrer celui de Kafka, il faut donc traquer dans ses écrits les effets de la compulsion de répétition, effets qui trahissent la dynamique de l’inconscient. Il s’agit de déceler ce qui peut paraître répétitif sans que ce soit par nécessité rationnelle, en d’autres termes, de rechercher les thèmes obsédants, pour reprendre encore une formulation de Mauron.

Auteur
Fagard G.
Fagard-Hornschuh M.
Référence
RR19724-02
Expression et Signe, n°4, 1972
Catégories
Arts plastiques
Anthropologie
Histoire
Psychopathologie de l’expression
Enfance