La fidélité de la production picturale de malades mentaux

Si l’on reprend certaines des conclusions auxquelles parviennent Volmat et Wiart (1970) quant à l’expression plastique, on constate que les problèmes sont loin d’être résolus. L’expression plastique ne serait pas un test projectif; elle pourrait être considérée comme un témoin évolutif, mais serait avant tout un médium psychothérapique et un matériel de recherche.
Témoin évolutif, l’étude de Ahtik (1971) le montre. La multiplication ou la disparition progressive de certaines caractéristiques picturales au cours du traitement serait liée à l’évolution clinique plus ou moins positive de la maladie des sujets. Pour chaque sujet sont étudiées 3 séries de dessins appartenant à 3 étapes de son séjour à la clinique. La fréquence d’apparition de chaque caractéristique formelle du dessin est enregistrée dans chaque série de 15 dessins. L’auteur ne précise pas le nombre de tableaux qui, dans chaque série et pour chaque auteur, présentent la même caractéristique, mais c’est l’évolution de cette fréquence qui importe. Pourtant il faut poser le
problème de la constance des caractéristiques dans une même série, car si les effectifs d’une caractéristique sont très faibles, quelle confiance peut-on accorder aux données des différentes séries pour établir un indice d’évolution? Il est difficile d’obtenir 15 tableaux par période ; que pourrait-on dire si l’on avait moins de tableaux? Ne risquerait-on pas de voir disparaître la caractéristique ou de considérer comme telle ce qui n’en serait pas une ?
Test projectif, l’expression plastique ne peut être considérée comme tel, car aucun travail de constitution d’une telle épreuve n’a été entrepris. Si on désirait le faire, ne faudrait-il pas d’abord s’assurer que le code d’analyse des dessins utilisé fournit des données fidèles ?

Auteur
Gottesdiener A.
Référence
RR19734-05
Expression et Signe, n°4, 1973
Catégories
Psychiatrie
Méthodologie
Arts Plastiques
Dessin
Évaluation