Il vient de naître, notre regard s’empare de son corps : « Il vit, c’est un garçon… c’est une fille !… » Les parents, en souriant, murmurent : « Il est beau, notre bébé. »
La Beauté se trouve ainsi liée à la possession d’un corps d’enfant vivant : le sexe, la vie, la mort sont au centre de nos préoccupations. Et nous nous employons, ‘ en lui donnant un sexe, un nom, un prénom, à le couvrir de signifiants pour masquer et marquer l’inqualifiable Manque où s’impose le réel. Devant le dénuement du « nouveau-né », nous cherchons à « voiler le manque », par un discours où le jeu des signifiants vient reconstituer la « plénitude », la « complétude », l’unité primordiale (toute fantasmiques), dans un monde qui ignore le cri, le froid, la faim, la soif, la souffrance, la misère, l’angoisse, la mort.
Avant, il était dans le ventre et on ne pouvait pas le voir; maintenant il est là, entre les jambes de sa mère, comme une belle image offerte à nos yeux sur la page, au milieu du livre. Il crie, respire, nous allons couper son cordon ombilical, et nous étonnons de ce » miracle » de la naissance, de cette vie qui semble triompher de la mort.
Pour lire le texte complet s’inscrire ou se connecter
| Auteur |
|---|
| This Bernard |
| Référence |
|---|
| RR19733-04 Expression et Signe, n°3, 1973 |
| Catégories |
|---|
| Esthétique Psychanalyse Psychopathologie de l’expression Dispositif de médiation Enfance |



