Le 4 août 2020, une explosion a secoué le port de Beyrouth, laissant derrière elle des traumatismes physiques et psychiques profonds pour les victimes.
Dix ateliers d’art-thérapie par l’argile en groupe proposés à huit victimes (quatre hommes et quatre femmes) leur ont donné la possibilité de reconstruire un cadre sécurisant en réponse à l’éclatement du méta-cadre (défaillance de l’État libanais, des autorités, des structures d’aide, etc.). Face au traumatisme, il était nécessaire de mettre en place un appareil psychique groupal, une enveloppe qui fait tenir l’ensemble du groupe (Anzieu, 1975) pour assurer un méta-cadre de remplacement (Kaës, 1988).
En modelant les contours d’un objet, en respectant une consigne et en se limitant à l’espace de création, les participants ont pu progressivement reconstituer et renforcer les limites de leur propre identité. L’atelier a été un espace transitionnel (Winnicott, 1975), un lieu d’élaboration de leurs expériences traumatiques et un cadre structurant favorisant la pensée.
L’argile, en tant que matériau malléable (Roussillon, 2010), a été un outil pour redéfinir les limites personnelles. Il a joué un rôle essentiel en tant qu’agent liant et consolidant pour le soi qui avait été ébranlé et fragmenté. Une frontière contenante, une deuxième peau (Anzieu, 1984) délimitant le monde intérieur et les protégeant contre les influences du monde extérieur. L’exposé sera accompagné d’illustrations d’œuvres représentatives des processus impliqués dans l’utilisation de l’argile.
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| Auteur |
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| Odette Helou-Chesnot |
| Référence |
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| RA021-18 Frontières Journées de Automne 2023 |
| Catégories |
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| Art-thérapie Arts plastiques Modelage |



