L’imaginaire et la pensée de la ville. « La provocation du réel »

LA PROVOCATION DU RÉEL
Nul ne peut plus l’ignorer aujourd’hui : il faut construire des villes.
Et il y faut vivre comme il faut vivre dans ce que sont devenues les villes d’hier.
Alors on se demande ce qu’est une ville, ce qu’est la ville. De quoi il s’agit.
C’est que la ville, pratiquement, ça ne va plus de soi. Autrefois, peut-être, nos villes se sont faites, et transformées, par le jeu des rapports sociaux et des projets multiples dont elles étaient le lieu. Projets multiples, mais congruents comme on dit. c’est-à-dire se composant entre eux pour former un ensemble articulé cohérent, ou s’ordonnant les uns les autres sous l’égide de l’un d’entre eux qui s’imposait : d’où ces villes, dites maintenant historiques, à visiter pendant les vacances, comme ce Paris — ou plutôt ces morceaux choisis de Paris — qu’on se fait le plaisir de montrer aux amis de passage. Mais on sait bien que ce plaisir est limité et réservé : limité dans l’espace à quelques isolats d’un passé révolu quoique sauvegardé de-ci de-là pour mémoire; et réservé a ceux qui. avec ou sans guide à l’appui, peuvent et savent en profiter.

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