Quand le secret est une personne

Impacts transgénérationnels du vécu des enfants juifs cachés en France pendant la seconde guerre mondiale

Pour échapper à la déportation qui menaçait tous les Juifs d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre d’enfants ont été contraints de vivre cachés pour assurer leur survie. Ils ont été exposés à des attaques de filiation, d’affiliation, des pertes, des privations et des frayeurs multiples. Outre ces traumas cumulatifs, ils ont dû supporter le silence et l’absence de reconnaissance de leur vécu. Enfants, ils se sont construits de façon spécifique, en lien avec cette situation singulière d’avoir été cachés. Ils devaient notamment taire leur identité. De plus, la Libération n’en a pas été une pour eux, et il a fallu attendre l’année 1991, pour que la souffrance des “enfants cachés” soit reconnue officiellement.
Ils ont grandi avec le silence de la période de clandestinité et de celui de l’après-guerre. Ils ont ainsi été doublement “silenciés”. Ils sont devenus adultes, ont exercé un métier et ont fondé une famille. Aujourd’hui, ils sont grands-parents et entrent dans leur dernier cycle de vie.
A travers la présentation d’une situation clinique familiale, nous verrons comment ces silences font trace sur trois générations et nous identifierons les effets psychologiques transgénérationnels lorsqu’à une génération, le “secret a été une personne”.

Auteur
Marion FELDMAN
Référence
RA001-07
Partager, lever, taire un secret
Journées d’Automne 2010
Catégories
Psychologie
Théâtre
Cas cliniques