L’être-pour-soi et l’être-pour-l’autre à l’adolescence : construire son identité sous le regard d’autrui

La dialectique de l’être-pour-soi et de l’être-pour-autrui est particulièrement virulente à l’adolescence, époque à laquelle l’une des tâches majeures consiste à construire une représentation cohérente de soi-même et d’autrui.
Différentes approches théoriques de l’adolescence, et en particulier les approches d’obédience psycho dynamique, socio-behavioriste, humaniste et systémique, s’accordent à souligner que, tant que la quête d’identité n’a pas abouti, les adolescents demeurent particulièrement vulnérables au regard d’autrui, ce dont témoignent les phénomènes groupaux à l’intérieur de la culture adolescente.
Nous analyserons quelques tableaux cliniques signalant une stagnation du processus de subjectivation à l’adolescence et s’accompagnant d’une difficulté à affronter le regard d’autrui et d’un sentiment de honte caractéristique, à savoir les pathologies de l’image corporelle, la suradaptation, le manqué d’assertivité, l’érythrophobie et la phobie sociale,
En nous fondant sur la littérature internationale, nous discuterons des indications de la psychothérapie à médiation artistique par rapport à ces tableaux. Comme le passage par une médiation artistique permet de maintenir la bonne distance entre l’adolescent et le thérapeute, d’élaborer les conflits relationnels et intrapsychiques sur un mode indirect et non intrusif et de développer l’estime de soi grâce à la découverte de ses ressources personnelles, elle peut constituer un accompagnement pertinent pour la résolution de la crise de l’adolescence, qu’elle soit normale ou pathologique.

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